Init Freedom : Devuan GNU+Linux ‘Excalibur’, l’alternative sans systemd à Debian 13 ‘Trixie
Devuan 6 Excalibur vient de sortir, et ça tranche net : toujours zéro systemd, mais toute la fraîcheur de Debian 13 “Trixie”. Init Freedom assumé, noyau 6.12 LTS, choix d’init au démarrage. Pas besoin d’en faire des caisses : la distribution Linux la plus têtue du royaume tient parole !
Je file droit au but : stabilité Debian, complexité en moins, et un bureau Xfce qui démarre plus vite qu’un snap se décompresse. Ceux qui hurlaient « on perd le contrôle » peuvent respirer. Excalibur arrive pile pour rappeler qu’un PC n’est pas obligé de booter comme un micro-service Kubernetes.
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Devuan 6 Excalibur : l’arme anti-systemd qu’on attendait
Je vois déjà les yeux levés au ciel : « Encore un fork ? ». Oui, mais un fork qui tourne depuis 2014 sans dépendre de la grosse pieuvre Poettering. SysVinit par défaut, OpenRC et Runit en option, aucune brique systemd planquée dans les coins. Le service manager reste lisible dans un simple fichier texte, pas dans un binaire opaque.
Le tout s’appuie sur le noyau 6.12 LTS, même base que Trixie, donc Radeon, Wi-Fi 6E et USB4 fonctionnent nickel. Et si vous aimez GNOME, sachez que la team Devuan a greffé assez de rustines pour lancer GNOME 48 sans appui forcé sur logind. C’est pas parfait, mais ça bote.
Tout ce qu’on pique à Debian … et ce qu’on jette
Excalibur reprend presque tout le dépôt Trixie : GCC 15, LibreOffice 8, PipeWire par défaut. Ce qui dégage ? Le .deb qui dépend de libsystemd, remplacé par une version recompilée maison. Même topo pour NetworkManager, qui s’appuie sur elogind plutôt que sur la galaxie systemd.
Devuan adopte aussi le fameux « merged-/usr » : /bin, /sbin et /lib deviennent des liens vers /usr. Effet : arborescence plus claire, mort annoncée d’une tradition UNIX de 30 ans. Je râle un peu, mais les scripts tiennent, donc go.
Init Freedom, toujours pertinent en 2025 ?
Certains crient que la bataille est perdue. Je dis qu’on parle liberté logicielle, pas mode vestimentaire. Init Freedom, c’est garder le choix entre un PID 1 de 200 ko ou un monolithe de 2 Mo qui gère même le grille-pain. Quand un bug systemd cloue une machine de prod, les admins Devuan dorment paisibles.
Question sécurité, moins de surface, moins de surprises. Le fork préfère encore le vieux /run/utmp pour la trace des sessions, format 64-bit patché comme chez les BSD. Ça tiendra jusqu’en 2038 ; après on avisera, personne n’installe un serveur pour un siècle de toute façon.
Installer : plus de i386, mais un netinst qui pèse rien
Je grave l’ISO amd64 : netinst de 600 Mo, ou DVD bourré de bureaux si vous n’avez pas la fibre. Les nostalgiques du Pentium II devront passer leur tour ; Devuan suit Debian et abandonne l’archi 32 bits. Franchement, un Pentium sans SSE2 en 2025, c’est comme streamer en 144p, ça pique.
Au boot, menu simple : SysVinit, OpenRC ou Runit. Je choisis, je valide, le système part en 5 secondes chrono sur SSD. Pas de journal binaire, les logs se lisent encore avec less. Pour du dépannage, un live ISO minimal reste dispo, pratique quand un laptop refuse de booter à cause d’un firmware propriétaire rebelle.
Prochaine étape déjà annoncée : Devuan 7 « Freia » sur base Debian 14. Rien que pour voir comment ils contourneront encore les nouvelles dépendances systemd, j’attends le popcorn.
Source: www.heise.de
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